Interview Vrais Savent : Liqid

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Ancien membre, dans les années 2000, du groupe Les Gourmets, Liqid rappe seul depuis une dizaine d'années. Il est boss de son propre label Mutant Ninja, qui est aussi à l'initiative de projets hors rap. À l'occasion de la sortie, de son nouveau projet solo Patient Zéro, fin février, il est revenu sur son parcours, son rôle au sein du label, et évidemment, les références présentes dans sa musique.

Liqid - Patient Zéro
Liqid Patient Zéro

Tu as commencé la musique au sein d’un groupe. Depuis les années 2010 tu sors des projets en solo. Tu as tendance à toujours t’entourer des mêmes personnes, et encore là sur ce dernier EP. Pourquoi toujours travailler avec ces beatmakers là ? Est ce que c’est un relent de ta période de groupe ? Ou bien c’est simplement parce que c’est avec eux que tu travailles le mieux ?

Je pense que c’est un mélange des deux. En effet moi j’ai commencé la musique en étant en groupe. Pour moi le rap ça a vachement été un truc de clan. En l’occurrence, Les Gourmets ça a été un clan très fort pendant une grosse partie de mon parcours. C’était un peu le moment le plus formateur. Y avait une sorte d’émulation de ouf et de dynamique collective. Même si je kiff rapper solo, y a quand même une part de l’énergie que tu as en groupe que tu retrouves pas d’une autre manière. En tout cas moi c’est comme ça que je le vis. Ce que j’aime quand je fais de la musique, c’est de collaborer avec des gens. D’autant que je suis pas forcément polyvalent, par exemple je fais pas de prod. Donc j’aime bien confronter ce que je fais à d’autres gens et c’est là que ça devient intéressant. Et en effet, je collabore toujours avec les mêmes. Surtout des gens qui viennent de l’époque des Gourmets (Tcheep, Bonetrips), et Arom qui faisait partie aussi de l’entourage. On a reproduit ça un peu avec Mutant Ninja, avec des individualités un peu plus fortes. En tout cas, c’est pas vraiment une volonté, ça s’est fait naturellement. De manière générale, j’aime faire des feats avec des gens, mais je suis pas forcément le mec le plus sociable du monde, donc je vais pas forcément aller les voir. J’ai tendance à rester dans ma bulle, et ça me va bien comme ça je crois. 

Sur le projet il y a trois sons en featuring, un avec Arom, et deux avec Arom & Coeur. Pourquoi avoir choisis les gens de ton entourage, et surtout comment se fait ils qu’ils soient autant présents ?

Il y a encore le côté naturel, on fait toujours de la musique ensemble et sur plein de projets. C’est un peu du genre “Aller on fait un track, on sait pas sur quel projet ça finira”. Notamment avec Arom on s’entend super bien et on collabore de façon très facile depuis très longtemps. On a fait plein de morceaux ces derniers mois, certains sont sur mon projet, d’autres se retrouveront ailleurs. Après dans le tracklisting, si j’ai décidé d’intégrer les deux morceaux où on est trois (Plus Stupide et Dans le Sac) c’est que Cœur elle a rejoint le label assez récemment par rapport aux autres. Elle développe un nouveau projet, un nouveau profil, et pour nous c’était important de la mettre en avant et qu’elle soit présente sur plusieurs tracks. En l’occurrence il y a aussi Arom mais parce qu’on avait envie de faire des sons en mode Mutant Ninja. De façon générale, j’ai pas été trop présent ces dernières années. Du coup ce projet, et ça se retrouve dans le titre, c’est un peu un projet case départ, nouvelle ère, nouvelle dynamique. Pour moi il y a rien de mieux que d’arriver en mode famille en mode crew pour se relancer. 

Dans tes précédents projets, tu étais toujours en duo avec une personne. Il y a eu Tcheep sur Imbéciles Heureux, Bonetrips sur Gonzo84, ou encore Synaptik sur Sofa. Même si là tu restes en famille, comment tu t’es décidé à faire un projet moins centré sur une seule collaboration ?

En fait, cette fois-ci, c’est peut-être la seule fois où j’ai pas vraiment réfléchi. J’étais un peu dans une logique d’expérimentation, dans le sens de tester des choses un peu différentes, de me faire plaisir, de pas forcément suivre les choses que je sais faire par cœur. C’était un peu un laboratoire. C’est pour ça qu’il peut y avoir un côté un peu plus bordel qu’Imbéciles Heureux par exemple, qui avait une couleur très particulière. De façon générale, j’aime bien conceptualiser des projets, presque autant que les faire. Chaque projet avait toujours une grosse thématique. Là sur Patient Zéro j’étais assez libéré de tout ça, et je crois que j’ai encore plus kiffé au final. Ça m’a remis dans le plaisir de la musique et des morceaux en eux même, sans forcément avoir de concept autour. 

Patient Zéro c’est un EP de 8 titres. Tes disques n’ont jamais dépassé 10 titres, pourquoi toujours faire des formats relativement courts comme ça ?

Je suis un gros flemmard ! Non je pense que j’ai un problème de temps dans ma vie et pour faire de la musique au final. Notamment avec le temps que je dois passer à m’occuper du label. Résultat, depuis la fin des Gourmets, le projet Liqid n’a jamais été mon projet principal. Alors qu’à l’époque des Gourmets j’ai fait que ça pendant plusieurs années. Je pense vraiment que c’est un problème de temps parce que je suis assez productif quand je suis en studio et que j’ai un jour de congé, mais j’ai beaucoup de choses à faire à côté. Et aussi, j’aime bien les formats courts et les concepts, même si j’imagine que ça peut être à double tranchant parce que ceux qui m’ont découvert sur Liqid contre le reste du monde par exemple, ils ont pu être désorientés par Imbéciles Heureux ou Gonzo84. Je donne pas trop de quoi garder les gens. Faut vraiment être dans mon délire pour réussir à me suivre d’un projet à l’autre. En tout cas j’aime bien les projets assez marqués, et c’est plus simple à faire sur peu de titres que sur un long format. En plus aujourd’hui, je consomme énormément de musiques. Même des artistes que j’adore, j’ai beaucoup de mal à dépasser les 10 titres. Ma capacité d’attention est moins présente et au bout d’un moment j’ai envie de zapper. 

Est ce que tu crois pas que ça a pu bloquer ta visibilité un peu ? Parce qu’un album se défend relativement différemment qu’un EP.

C’est possible, mais c’est vrai qu’au final Patient Zéro, c’est mon premier projet solo depuis Imbéciles Heureux. C’est vrai que, peut être qu’à un moment il faudrait que je revienne avec quelque chose de plus long, mais j’estime pas avoir suffisamment de choses intéressantes à raconter, sur le moment, qui forme un package cohérent. Pour Patient Zéro j’avais bien plus de titres mais ça aurait été redondant et indigeste, donc j’ai gardé que ce que j’estimais être le meilleur et qui se répondait bien. 

En parlant de visibilité, en 2013-15 tu as pu te retrouver sur des titres avec des rappeurs comme Josman, L’animalerie et même Georgio et Nekfeu, qui eux ont bien bien percés. À ton avis pourquoi pour toi ça n’a pas pris ? Et pourquoi tu n’es pas resté près de ce groupe là ? 

Je m’en rends pas trop compte, je pense que je suis pas forcément assez régulier. À l’heure actuelle, si tu sors pas un morceau tous les trois mois on t’oublie. J’ai du mal à tenir ce rythme pour faire des bons morceaux, des bons clips. En même temps c’est à partir de 2015 que je me suis mis à faire des projets autour du Moyen-Orient, donc j’avais plus forcément le temps d’être actif sur ma musique. Ensuite je pense que ce que je fais c’est relativement spé quand même.

Oui et même les thèmes peuvent être difficiles d’accès. Là sur Patient Zéro un morceau comme Plus Stupide est peut-être plus compliqué à amener à un public qui ne te connaît pas ? Ou même sur Gonzo, Le pire vacancier du monde ou Potion magique ont peut-être des thèmes plus compliqués à amener à un public plus large.

Peut-être ! Encore que Pire vacancier du monde si on avait fait un clip un peu marrant ça aurait pu peut-être prendre. Mais je pense qu’il y a un truc dans la forme globale de ce que je fais qui reste un peu cryptique, un peu chelou, un peu pour les initiés. Après moi j’aime bien ça! Et peut être aussi que je suis juste moins bon que tous les rappeurs qu’on a cité, et il y a pas de soucis avec ça. Mais je suis un peu dans mon élément dans mon monde, j’aime bien défendre ce truc-là. Si demain tu me vois faire un son genre zumba tu comprendrais pas ! Et en plus, c’est sûr que ce serait pas bien fait. Y a des gars qui sont très forts pour faire ça, moi je suis très fort pour faire des morceaux chelous. Et pour rien au monde je changerais.

De toutes les références à la pop culture que vous pouviez faire, pourquoi avoir choisi Mutant Ninja comme nom de label ? Qu’est-ce que les tortues ninja avait de plus pour en faire un nom de label ?

Fin des Gourmets, chacun fait un peu sa route, prend des directions différentes. Tcheep et moi on se dit qu’il faut qu’on continue de faire du son. Je me souviens assez bien que Tcheep m’envoyait pas mal de prods, ça a dû être le tout début de ce qu’allait devenir Liqid contre le reste du monde. À l’époque il envoyait des prods qu’étaient très ambiance.. style film de ninja un peu années 80, un peu comme le morceau Bruce Liqid. En même temps on voulait un peu remonter un crew. Je pense que c’est pour ça que le blaze Mutant Ninja est ressorti, parce qu’en fait y a les deux éléments principaux de notre délire. D’abord le côté mutant, donc le côté chelou, bizarre, qui est indéniable. Le côté ninja qui contrebalance avec la force, la souplesse, l’agilité, c’est tranchant. Et voilà Mutant Ninja tout simplement parce que ça claque, et c’est le milieu, Teenage Mutant Ninja Turtles, c’était cool. Effectivement moi je suis un gros gros fan des Tortues Ninjas donc ça avait d’autant plus de sens, mais ça aurait pu aussi bien être Ghostbusters.

Le nom avait plus de sens que la référence en elle-même.

Ouais clairement, et puis après ça te dessine un truc. Derrière, ton logo, ta charte graphique, ton imagerie découlent assez logiquement de ce postulat de Mutant Ninja. Et finalement ça nous va bien!

Et toi tu joues quel rôle dans ce label ?

Alors le label, je l’ai monté à la base avec Tcheep en 2012-13. Aujourd’hui c’est moi le boss du label en gros. Très rapidement, on a développé, avec un ami, toute la première histoire du label. Avant même de sortir des disques on organisait des soirées, à un endroit qui s’appelle L’international à Paris. L’idée, c’était de ramener des gars qu’on repérait. Du coup on y a a invité Josman à ses tous débuts, Fixpen Sill, Vald. On avait un peu ce côté découvreur d’artistes. C’est pour ça qu’à cette époque j’ai featé assez naturellement avec ces artistes-là. Ensuite on a sorti nos disques. Là, le label se professionnalise vraiment depuis un an je dirais. On est deux à vraiment dirigé le label, un proche et moi.

Deux projets me semblent super importants en dehors des sorties des disques de Tcheep, Arom ou toi par exemple. Le premier, c’est le projet AMAL, qui commence à dater. Tu as dû en parler de nombreuses fois, mais comment as tu eu cette initiative ? Quel impact ça a eu ? Et est ce que tu es satisfait du résultat maintenant avec le recul ?

Moi je suis d’origine syrienne. Forcément par rapport à la situation du pays je me sentais concerné, et en première ligne, ayant une très grosse partie de ma famille là-bas. En fait ces histoires ça a commencé en 2011, et en gros entre 2011 et 2015 je me demandais un peu ce que je pouvais faire. Je fais pas de la musique hyper politisée donc j’avais peur de faire quelque chose de mal interprété ou qui paraîtrait être fait juste pour mettre de la lumière sur moi. Donc on réfléchissait un peu avec l’équipe du label comment on pouvait faire. On s’est dit qu’un album instrumental ça pouvait être mortel. Servir une cause, qui agit sur place pour des vrais trucs. On proposait un projet, caritatif mais instrumental pour éviter les mauvaises interprétations. On est allé voir un peu tous les beatmakers français qu’on connaissait, qu’on trouvait cool, qui étaient un peu dans notre délire.

Oui on sent que c’est une scène qui se connaît et qui se répond.

Tout à fait, et la force et l’enthousiasme de tous ces gars-là, et leur réactivité, c’était un truc de ouf. On a eu vraiment des bêtes de prods de tous ceux qui sont sur le tracklisting. Ça va de Guts à Nikkfurie, James Delleck, évidemment Tcheep, Bonetrips, Arom, y a Vin’s Da Cuero, y a vraiment du beau monde. Et donc on a fait tout ça au titre d’une association qui œuvre vraiment sur le terrain. Donc ça c’était en janvier 2016, on vendait les CDs par correspondance. Et en fait aujourd’hui encore, on est quand même cinq ans plus tard, on continue une ou deux fois par an, à envoyer des jolis chèques à l’association. Enfin malheureusement la première association n’existe plus, mais son activité à été récupérée par une asso qui s’appelle Solinfo. Et on continue à contribuer à financer assez régulièrement et de façon assez importante. Donc l’impact il est continue. Après nous c’est ridicule ce qu’on fait par rapport aux vrais besoins. Là on a eu la news y a quelques semaines, mais en gros on a aidé un camp qui est juste à côté de Racca. On a monté une sorte de tente, et des ateliers de méditation artistique pour des enfants qui ont connu la guerre, les bombardements… Notre contribution est pas immense, mais elle permet d’acheter des chaises, faire en sorte que la tente soit bien isolée, payer le prof, des trucs comme ça quoi.

Le deuxième projet incontournable, c’est la BO de Streets of Rage 4, la suite d’un jeu incontournable des années 90, avec une musique ultra réputée. Comment c’est arrivé jusqu’à vous ? Comment c’est possible que vous vous soyez occupé de ça ? 

C’est un peu ouf, moi-même j’en reviens pas forcément. Je suis un mega fan de Sega, et Streets of Rage fait parti des premiers jeux qui m’ont marqués. Je pense que la musique des premiers épisodes est même importante dans mon parcours. D’ailleurs, quand tu regardes la musique de Streets of Rage elle a marqué plein d’artistes rap en fait, notamment des ricains. Just Blaze il tient son nom de Blaze de Streets of Rage. Il parle tout le temps de la BO dans ses interviews. T’as un truc assez fort autour de ce jeu et cette musique.
Il se trouve qu’un peu par hasard, dans une soirée, je discute avec un mec, on parle de jeux vidéo, et en fait c’est le patron de Dotemu, la boite qui a réalisé Streets of Rage 4. On est devenus un peu proches et quand il a commencé à bosser sur le jeu il m’a appelé, parce qu’il savait que j’allais être comme un ouf, et il avait raison. À partir de là avec le label on a filé un coup de main à Dotemu, du conseil et de la supervision musicale. On a été chercher des artistes, ricains en l’occurrence, Groundislava, XL Middleton, Das Mörtal… On a aidé un peu sur la direction artistique et on a sorti la BO. Et d’ailleurs c’est clairement le plus gros succès de notre label, et c’est une activité qu’on a envie de développer. D’ailleurs quand l’interview sortira, normalement il y aura une nouvelle annonce *toujours en association avec Dotemu, ils s’occupent de la BO du nouveau Teenage Mutant Ninja Turtles: Shredder’s Revenge*

Le principe du site, c’est de parler de références culturelles. Avant même de parler de tes textes j’aimerais qu’on parle de la cover. Dans le titre du projet il n’y a pas vraiment de référence au jeu, alors comment se fait il qu’il y a cette cartouche de Gamegear de Shinobi 2 ?

Déjà parce qu’il y a le morceau Shinobipolaire ! C’est la pochette du projet et pas juste du titre Patient Zéro donc on trouvait ça cool. En fait comme à chaque fois on n’a pas forcément fait exprès. On avait une séance photo, j’ai ramené plein de bordel de chez moi, dont ma Gamegear avec Shinobi 2. Au moment de faire la compo sur la table, on s’est dit “Mortel y a un Shinobi, y a un morceau qui s’appelle Shinobipolaire, aller c’est parti”. Et ça fait le petit détail pour les passionnés qui sont contents quand ils le voient. Mais voilà c’était juste un clin d’œil et puis c’est Mutant Ninja donc ça colle toujours d’avoir un petit Shinobi.

D’ailleurs sur ce titre, Shinobipolaire tu dis « Shinobi, ceci est le spin-off« . Ça donnerait quoi le spin-off de Shinobi réalisé par Liqid?

Oh bah écoute je pense que ce serait un bon bordel. Pas mal de cascades ratées et de shurikens qui tombent à côté de la cible. Mais non écoute un spin off réalisé par Liqid je pense que personne n’a envie de voir ça, mais ça donne ce morceau un peu de “looser ninja”. 

Pour rester dans ce côté bipolaire, tu dis dans Patient Zéro : “Dans ma tête c’est Aliens vs Predator”, et souvent, tu fais des oppositions comme ça. Est ce que c’est encore pour faire une référence à la bipolarité ? Et surtout, L’Alien représente quoi et pareil pour le Predator ?

C’est totalement la bipolarité ou en tout cas les voix qui se parlent dans ta tête, le monstre qui s’auto-dévore. Mais en gros, c’est “Je sais pas quoi écouter dans ma tête” parce que les deux sont monstrueux et destructeurs. C’est clairement ça l’idée. Donc l’Alien ce serait l’angoisse et Predator c’est l’égocentrisme par exemple. J’ai un peu ce truc-là, qu’on est nombreux à avoir je pense, genre où t’es un peu un interrupteur. T’es On/Off. Soit t’es trop chaud soit t’es affreux, soit t’es une merde soit t’es le meilleur, mais y a pas vraiment d’entre deux. 

Encore dans ce côté versus, tu dis « Electric Raiden vs Claude François« . À un autre moment, tu parles de Sub Zero. La question que tout le monde se pose, quel perso tu joues dans Mortal Kombat ?

Sub Zero à fond! Pas du tout Raiden pour le coup.

Autrement, toujours pour parler de versus, dans Warpzone sur ton premier disque tu disais “Comme Ryu face à Sagat”, et là sur Supplément fromage tu dis “on n’a pas le bras long comme Dhalsim”, alors même question tu joues qui sur Street fighter ?

Alors c’est très simple, à 100% Ryu, uniquement lui. Je le joue très très bien et je pense que j’ai des sales techniques, une très bonne maîtrise du timing. En revanche, tu me mets n’importe quel autre perso, je suis nul quoi, même Ken.

Comment se fait il que tu parles autant de jeux de combats dans tes textes ?

C’est vrai, et c’est marrant parce qu’à part Street Fighter avec Ryu, je suis pas un énorme joueur de jeux de baston. Mais bon faut croire que j’aime bien le combat de manière générale, ou en tout cas la thématique du combat, je me sens toujours en guerre contre un milliard de trucs. J’aime beaucoup les jeux vidéo, donc ça va bien ensemble mais en réalité dans la vraie vie je suis beaucoup plus pantouflard que ça. J’aime beaucoup les jeux d’aventure, je suis plus un mec d’action RPG voire même de point’n click.

Toujours dans Patient Zéro tu dis « Jeux vidéos et rage c’est ma kryptonite« . La rage c’est sur les jeux de combats ou les jeux en général ?

La rage dans cette phase-là, c’est en général, c’est pas que dans le jeu vidéo. Et justement c’est l’un ou l’autre qui me font craquer. 

Sur l’EP, il y a une prod 8 bit, et tu avais sorti Gonzo84 il y a quelques années où y avait des samples de Ghouls’n Ghost ou Sonic. C’est important pour toi de rapper sur des prods tirées de jeux vidéo ?

Tu parles de Supplément Fromage ? Écoute je pense que c’est mon oreille qui est attirée par ce type de sonorités, mais c’est pas un choix. Je l’ai pas choisi parce qu’elle sonnait jeux vidéo, je m’en suis d’ailleurs peut-être même pas rendu compte quand Arom a fait la prod. Mais comme j’ai été bercé par les jeux vidéo, je serais toujours sensible à une prod qui a des petits rappels dans ce sens-là, mais j’en cherche pas particulièrement. 

À un moment, tu cites PaRappa the Rapper, tu dirais que tu as quel point commun avec ce personnage ?  

Olala, j’en sais rien.. j’espère que j’en ai pas beaucoup. J’espère que je rappe mieux que PaRappa the Rapper. J’ai pas forcément une énorme connaissance de ce jeu à vrai dire, c’est plus pour le name drop. Mais j’adore le design du jeu parce qu’il veut tellement rien dire, comme de nombreux jeux qui ne sont jamais sortis en Europe. T’as des jeux de courses hippiques par exemple. Y a des mecs qui font les jockeys, et à côté t’as des gens qui parient dans le jeu. Et moi, je trouve ça tellement marrant cette accumulation extrême d’éléments qui n’ont pas vraiment lieu d’être dans les jeux vidéo, en tout cas dans mes standards.

Toute dernière question, sur Warp Zone tu utilisais l’expression « Les vrais savent », c’est aussi le nom du site. Du coup je voulais te demander, d’après toi c’est quoi LA chose essentielle que les vrais devraient savoir ?

Bonne question.. parce que tu vois j’allais dire “d’où ils viennent” mais c’est un petit peu bateau, même si c’est pas faux… Je dirais l’inverse, c’est “où tu vas” ou “où t’as envie d’aller” en tout cas.

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