Interview Vrais Savent : Onze
InterviewsRepéré par Kore en 2019 et signé immédiatement sur son label AWA (Zola, Luv Resval, Nahir, Doria...), le duo Onze a attendu deux ans pour sortir son premier projet Tout est gris. 20 titres qui traduisent leur aisance musicale sur tous les styles, avec un regard profond sur la rue et leur vie. Ils sont revenus avec nous sur leur signature, leurs méthodes de création et les nombreuses références, essentiellement au cinéma, aux mangas et aux jeux vidéo que Cendar peut faire dans ses textes.
Votre première apparition en musique était en 2019 avec Lélé, qui est présent sur votre album. Entre temps, vous avez sorti de nombreux inédits, tous présents eux aussi sur le disque. L’attente a été longue, mais vous êtes arrivé avec un projet de 20 titres, pourquoi avoir fait un premier disque si long plutôt qu’un projet court ? Ce qui est plutôt rare en guise de première sortie.
C’était pour envoyer toutes les cartouches qu’on avait sur le côté depuis longtemps ! Il y a eu aussi que, vu qu’on n’a pas sorti d’album depuis 2019, et qu’on a quand même essayé tout doucement de se développer du mieux qu’on a pu, qu’on a sorti pas mal de morceaux avant, et qu’en même temps, on n’est pas très connu, on voulait donner de la matière un peu aux gens, qu’ils puissent se rendre compte de notre univers. Et en même temps ressortir les morceaux qu’on avait déjà sortis pour que les gens qui nous connaissent pas puissent rattraper ces morceaux-là. On a voulu tout réunir dans le disque.
Globalement le disque s’est construit comment ? Avec une idée en tête direct ? Ou au fur et à mesure ?
Il y a pas eu de ligne vraiment directrice. On a mis les morceaux qu’on a faits avec Awa, vu que ça a duré assez longtemps.
Vous êtes à l’aise sur beaucoup de styles, du boom-bap au banger en passant par des morceaux plus aériens ou plus chantés. L’objectif du disque c’était directement de montrer une palette large ou c’était juste au feeling ?
Il y a un peu des deux. En plus de ça, nos goûts musicaux se rejoignent, mais il y a des préférences par-ci par-là chacun de notre côté. Du coup on s’entend beaucoup mutuellement musicalement. Donc ça veut dire que dans le choix des prods, y a beaucoup de confiance mutuelle. Des fois ça parle à l’un et l’autre il va kiffer et ça va suivre. Et sinon non il y avait pas vraiment de ligne directrice. On kiff une prod, on kick dessus et c’est tout.
Sur la forme en plus, on veut pas se brider. C’est de la musique, on va un peu sur tous les styles, on est ouverts. Après le fond souvent ça reste à peu près le même délire. Mais la forme, on aime bien ouais, taper dans tous les délires, on n’est pas bridés.
Et comment ça se passe en terme de processus créatif d’un morceau ? Il y en a un des deux qui choisit la prod et voit avec l’autre ? Et ensuite pour l’écriture vous faites chacun de votre côté et vous ramenez ça ensemble ?
Sur l’écriture, il y a beaucoup d’échanges. Il y a beaucoup de “Qu’est-ce que tu penses de cette phrase ?” “Je suis pas sûr de ce moment qu’est-ce que tu en penses ?” “Tu as pas une phrase pour finir ça” ? Sur l’écriture on est grave complémentaires. Et ce que l’un écrit l’autre aurait pu l’écrire.
Des fois dans un de mes couplets, il peut y avoir une phrase c’est lui qui l’a gratté parce qu’elle me parle direct et je la mets dans mon couplet et vice-versa. Un refrain, il peut l’avoir écrit c’est moi qui le chante et vice-versa. Ça arrive parfois qu’on arrive avec chacun un couplet de notre côté, mais on échange grave sur la création.
Ça a du sens par rapport à votre disque, parce que contrairement à beaucoup de duo qui peuvent exister il n’y a aucun titre solo sur les 20 qui composent le disque.
Ouais on n’en a pas forcément ressenti le besoin. Après peut-être qu’un jour ça peut se faire, mais en tout cas sur ce projet-là, on a fait vraiment les trucs sans calcul. On pourrait considérer que Asymétrie c’est un double solo, mais c’est même pas une volonté à la base. En fait, ce morceau, c’est un long truc comme à la 11.2, et en fait on s’est perdu dans les prods. Il y a eu au moins 10 versions de prods pour qu’au final on soit complètement perdu dans le choix et la validation et qu’en fait on se retrouve avec deux prods. Mais au final, c’est même pas deux solos, c’est un morceau à part entière.
Et vous parlez de 11.2, le titre qui clôture l’album. C’est intéressant dans la construction de l’album parce que c’est assez rare à l’heure actuelle de finir par un morceau fleuve boom-bap comme ça. Ça ressemble plutôt à une tradition d’albums un peu plus à l’ancienne.
Encore une fois, c’était pas calculé du tout. Mais au moment de faire la tracklist, on a des références à l’ancienne, de notre génération tout ça, donc je pense que ça a pu jouer.
Sans parler de solo, à l’inverse, il n’ y a aucun feat sur l’album, est-ce que c’était par contrainte d’organisation ou est-ce que c’est vous qui vouliez rester seul de A à Z sur le disque ?
Déjà l’univers il est assez riche. Onze c’est déjà un featuring, un ping-pong de base entre nous deux. Et je sais pas si sur notre carte de visite il y aurait eu de la place pour un featuring. Pour ce projet-là en tout cas, on arrive avec 20 morceaux, un featuring par-ci par-là, ça aurait dénaturé le projet.
Et ça n’a pas forcément d’intérêt de faire du featuring pour le featuring.
Ouais exactement. Avoir un intérêt uniquement commercial sur le moment ça nous intéressait pas.
Vous êtes signés chez AWA, c’est Kore directement qui vous a repéré. Elle s’est fait comment la connexion avec lui ?
De base c’est des amis à nous qui ont fait écouter un peu à leur entourage. Et de fil en aiguille, par leur entourage c’est arrivé jusqu’aux oreilles de Kore et d’ailleurs même d’autres personnes du milieu du rap. Et voilà on a eu quelques propositions et on a choisi de partir avec AWA. Ça nous permet d’être plus professionnels. Au début on n’avait pas de réelles ambitions, on comptait pas vraiment devenir des rappeurs, c’était du loisir. Et là, on s’est dit, il y a peut-être quelque chose à faire.
L’avantage de la signature c’est qu’il y a quelques gros noms niveau production que vous auriez peut-être pas pu avoir si vous n’aviez pas été soutenu par Awa.
Bien sûr c’est une facilité. Un mec comme Ponko, on arrive, y a une palette qu’on connaissait pas. À l’époque on savait même pas forcément qui c’était, on a écouté la prod de ce qu’est devenu Buenavista on a pété un plomb. Et après on s’est dit qu’on a quand même de la chance et d’avoir une prod comme ça.
Justement contrairement à ce qu’on aurait pu imaginer, Kore est loin d’être omniprésent sur les prods de l’album.
Non ça a pas été ça. Sur le projet par exemple, il y a 7 prods à Hama Decoy. Kore c’est pas quelqu’un qui va brider ta musique. Il laisse l’artiste s’exprimer. Après derrière ça a pu arrivé sur des prods à moi (Cendar) par exemple, comme celle de Minerai qu’il repasse dessus. Moi je débutais sur les prods et il a suivi. Donc voilà, il a un travail plus de réal en fait.
Autrement vous êtes tous les deux à l’aise sur chacun des styles, par contre votre style d’écriture se différencie. Il est très référencé chez Cendar et un peu plus terre-à-terre chez Yaya. Et ce qui résume assez bien cet aspect, c’est la pochette, notamment avec le yin et le yang.
À votre avis qu’est ce qui vous rapproche et qu’est ce qui, au contraire, fait que vous êtes complètement différents ?
Cendar : Nos textes se retrouvent toujours au même endroit mais en empruntant des chemins différents. C’est le même contenu mais il y a pas forcément la même forme. C’est vraiment complémentaire en fait, on a deux écritures complémentaires.
Yaya : On est très proches sur nos façons de penser, nos façons de voir le monde, dans notre gamberge. Mais à la fois on a des vies qui sont quand même différentes, ça peut se ressentir aussi dans l’écriture. Cendar par exemple c’est quelqu’un qui regarde beaucoup de films, tout ce qui est culture, jeux vidéo, qui écoute même des musiques du monde. On n’a pas exactement les mêmes vies mais on a les mêmes gamberges.
Dès la pochette on voit vos deux styles différents, comment vous l’avez conçu ?
Franchement la cover elle s’est fait naturellement de ouf. Nous on pensait que ça allait être une galère à faire parce qu’on est assez compliqué. En fait, on a rencontré l’artiste qui nous a fait la cover, Remyeast. On lui a expliqué qu’on voulait un truc un peu splitté. Et qui mettrait en valeur l’univers de chacun, et la complémentarité, l’unité mais aussi l’asymétrie. Il nous a envoyé une première version en écoutant nos morceaux. Directement c’était ça. Et après on a approfondi ensemble. Au départ, à gauche, il avait mis des références qu’il avait captées dans les textes. J’étais comme un ouf, parce qu’il avait mis l’os de 2001, j’me suis dis “mais comment il a su”. Donc à partir de là sur ma partie, y a des références qu’on a enlevées, d’autres qu’on a ajoutées, puis voilà on a fait un travail sur la partie droite aussi. C’était moins des références, donc c’était plus compliqué, mais au final ça a bien rendu.
Ça relit bien vos deux univers, et avec le Yin et le Yang au milieu ça montre que vous évoluez ensemble même si vous êtes un peu différents.
Il y a le côté Yin et Yang, mais en même temps l’album s’appelle Tout est gris. Il y a pas vraiment un côté noir et un côté blanc. On voulait surtout pas qu’il y ait une espèce de manichéisme. C’est plus rouge et bleu que noir et blanc.
De toutes les références présentes dessus est ce qu’il y en a une qui te parle plus Cendar ? Ou qui te définit plus ?
C : Alors là… Franchement je sais pas. Je pense que c’est un tout, c’est un mix de tout ce que j’ai pu emmagasiner comme références depuis petit. Après il y a des vrais madeleines de Proust sur la pochette comme par exemple le cristal de Dark Crystal.
Et à priori toutes les références de la pochette sont dans tes textes, mais le personnage de Binding of Isaac est apparaît nulle part est ce qu’il est caché dans un des morceaux ?
C : Non j’ai pas fait de références à Isaac dans le projet, pas encore.
En parlant d’Isaac, tu fais pas mal de références aux jeux vidéo. Dans ce que tu cites ou qu’on peut voir sur la pochette il y a surtout y a deux époques. L’époque fin 90 avec Metal Gear Solid, Final Fantasy 7, Legacy of Kain ou Resident Evil pour la PS1, et on peut ajouter des jeux comme Diablo ou Fallout mais plutôt sur PC. Et des jeux plus récents, comme Isaac ou Demon’s Souls, et tu parles même de Geralt de Riv de The Witcher. Est-ce que les jeux vidéo, c’est une passion qui t’anime toujours autant ?
C : En fait je prends plus le temps mais ouais il y a des jeux je peux pas passer à côté. Là par exemple quand y a eu Death Stranding, ou Resident Evil 8 aussi, je les ai explosés. Là ils ont annoncé Elden Ring, c’est les mêmes développeurs que Dark Souls tout ça, quand il va sortir je vais l’exploser aussi. Mais j’ai plus le nez partout comme avant. Il y a trop de propositions et c’est plus la même consommation aujourd’hui. Maintenant c’est plus du free to play. Je vais pas faire des références sur des skins Fortnite.
Et c’est pareil, même s’il y a des jeux qu’on peut rapprocher en terme d’ambiance, tu cites aussi bien du rpg que du jeu de combat, de l’infiltration ou même du hack’n slash. Est-ce que tu as un style de jeu de prédilection ? Ou est-ce que ça va se jouer plutôt sur l’ambiance générale du jeu ?
C : Ça va plutôt être l’ambiance, ce que ça raconte. Faut que l’univers soit cohérent. Par exemple Fallout, mon préféré c’était Fallout 2 parce que c’était trop à l’époque, l’immersion le truc.
Tu parles aussi de Mokujin, et il est sur la pochette. C’est un perso qui reprend aléatoirement la manière de se battre d’un autre perso. Toi tu es à l’aise avec tout le roster du jeu ? Ou t’as quand même un perso de référence ?
C : Moi Tekken c’est pas mon versus fighting de base. Mais non je suis pas à l’aise avec tout le roster. Moi je joue avec Claudio dans le dernier, un Italien. Et sinon j’aime bien les personnages un peu bizarres, qui sortent de l’ordinaire, genre Dr Boskonivitch tout ça. Mais nan Mokujin c’est plus pour le côté on parle pas et on s’adapte.
Autrement tu cites des jeux japonais et des jeux américains, mais tu cites aussi et surtout énormément de mangas et d’anime. Tu dirais que c’est l’Amérique ou le Japon qui t’as le plus marqué dans les œuvres que tu peux citer ?
C : Je pense que c’est le Japon ! Mais les mangas je m’intéresse depuis pas si longtemps que ça. J’ai commencé avec Naruto en 2014 donc je suis pas un vieux de la vieille. Mais non c’est plus le Japon pour les jeux. Les deux jeux qui m’ont le plus marqué dans ma vie c’est Final Fantasy 7 et Metal Gear donc on peut parler du Japon directement.
Pour rester sur le Japon, au delà d’Akira ou Chihiro, tu cites beaucoup de mangas, et à part Berserk, surtout des shonens, Naruto, Bleach, My hero academia, One Piece, DBZ, ils t’apportent quels enseignements ces mangas ?
C : Franchement je vais te dire la vérité quand je regarde un shônen j’enlève mon cerveau. Je regarde ça avec du recul, c’est fait pour rêver tout ça. Après ouais il y a des morales, mais je trouve que c’est un peu de la branlette.
C’est intéressant parce qu’énormément de rappeurs cites Dragon Ball, ou Saint Seiya par exemple, mais souvent ils ont regardé ça dans leur enfance, et ça peut les avoir marqué profondément et notamment par certaines valeurs qui pouvaient être pronées.
C : Je pense que pour ça il faut regarder plus des seinen. Comme Yaya, il pourra parler de Death Note par exemple.
Y : C’est le seul manga que j’ai vu il a réussi à me brancher pour le regarder et franchement dinguerie.
C’est le manga idéal à montrer aux gens qui sont pas forcément très manga à la base.
Y : De ouf je suis pas là-dedans, et franchement l’histoire j’ai été pris dedans je l’ai mangé en 2 jours.
Autrement la culture américaine elle est surtout représentée par des films, et tu en cites vraiment énormément. Ils te nourrissent à quel point, pour que tu en cites autant ?
C : Déjà je te le dis direct, je suis pas cinéphile. Parce qu’y a un espèce de truc de secte un peu. J’ai pas envie de me prendre la tête tu vois à regarder genre Citizen Kane en 2021. Sinon ouais, le cinéma ça a une influence de fou sur moi mais je vais être très sélectif sur ce que je regarde. Surtout aujourd’hui, en ce moment je regarde plus beaucoup de films. Parce que c’est pareil que les jeux vidéo, il y a une surconsommation au niveau des films et au final quand je termine un film je me demande ce que ça m’a apporté dans ma vie.
C’est moins des événements qu’à l’époque 90 ou même 80 comme les films que tu peux citer.
C : Ouais 80 parce que j’ai eu la chance de grandir avec des grands frères grave plus âgés. Il y en a un qui a 20 ans d’écart avec moi. Et puis même un père cinéphile aussi. Et du coup j’ai eu accès à des cassettes de malade à l’époque. Par exemple Dark Crystal des trucs comme ça les gens de ma génération ils connaissent pas. Ou des films comme The Thing quand je conseille aux gens de le regarder ils regardent celui de 2011… Alors que je pense que je pourrais le mettre dans mon top 3. J’ose pas le mettre en 1 parce qu’en 2 secondes je peux me rappeler d’autres films, mais on est pas loin.
Et toi tu te retrouves aussi bien dans 2001 L’odyssée de l’espace que dans Dark crystal, Matrix ou L’histoire sans fin ?
C : Ouais carrément. Après il y a beaucoup de films que j’ai regardés étant jeune donc c’est un peu madeleine de Proust. En grandissant j’ai changé un peu d’intérêt maintenant si tu me mets L’histoire Sans Fin, je le découvre aujourd’hui, je pense pas que ça va m’intéresser de ouf.
Et ce qu’est intéressant c’est qu’y a certaines références qui peuvent être évidente, et d’autres ou tu vas pas forcément l’employer comme on pourrait avoir l’habitude. Par exemple quand tu cites Scarface tu dis “J’avais des mains faites pour le piano elles sont dans du charbon”, c’est une phrase très souvent employé dans le rap, mais réemployée à ta manière
C : C’est comme les phrases comme “le temps c’est de l’argent” où “le savoir est une arme” qu’on été fait un million de fois. En fait à la base c’était une autre phrase et je la trouve un peu lège, je sais même pas comment c’est rentré c’est vraiment venu comme ça.
D’ailleurs tu as vraiment fait du piano ?
C : Ouais on va dire que je me débrouille.
Est ce que c’est par ce biais-là que t’as découvert des artistes que tu cites comme Erik Satie ou Wagner ?
C : Non, ça c’est des trucs depuis petit j’ai grandi avec ça. La musique classique et tout, ça fait partie un peu de l’environnement de mon enfance.
Du coup la musique classique ça peut te toucher autant que le rap ?
C : C’est deux trucs différents. Je les mets pas du tout dans le même panier. C’est comme si tu dis, j’aime bien manger et j’aime bien cuisiner, c’est pas la même chose. Je différencie vraiment les deux. Pour moi le rap c’est pas un art on peut pas vraiment parler d’art. Parce qu’aujourd’hui c’est accessible à mort. N’importe qui peut se mettre à faire ou à écouter du rap mais c’est pas n’importe qui, qui va s’asseoir et qui va trouver une profondeur dans la musique classique. Il y en a pour qui c’est seulement du bruit, et c’est l’époque qui veut ça.
C’est pour ça que c’est intéressant que tu cites Erik Satie, parce que c’est quelque chose d’assez rare au final.
C : Ouais Erik Satie, par rapport au piano y a une attache particulière. Et aussi la BO du film Mr. Nobody qui m’a mis une baffe à l’époque où je l’ai vu. Et les BO de jeux vidéo ça a été vraiment ma première approche de la musique de manière générale et particulièrement Final Fantasy 7 je pense que c’est ça qui m’a fait aimer la musique de base.
La musique au sens large tu veux dire ? Parce que Final Fantasy 7 on peut rapprocher ça de la musique classique au sens large dans la manière dont c’est composé.
C : Carrément j’ai été voir le concert au Grand Rex y a quatre ans je crois j’étais à fond. C’est vraiment ma première baffe musicale ce jeu. Même avec la Megadrive carrément je peux encore fredonner des trucs d’il y a 10 à 15 ans.
Des jeux comme Sonic ou Streets of Rage ?
C : Ouais ben voilà ! Il y a des prods dans l’album qui sont directement inspirées de la BO de Streets of rage. C’est pas flagrant mais dans Step by Step il y a une espèce d’alarme derrière qui rentre dans les couplets. Ça c’est carrément les premières notes que t’entends sur l’écran titre. Y en a deux trois comme ça des petits trucs. Je pense que les films et les jeux vidéo ça peut t’influencer sur vraiment beaucoup beaucoup de choses. Parce que souvent c’est des trucs qui viennent de l’enfance
Et à un moment Cendar tu dis “On est Vincent Vega, Jules Winnfield”, “On est Palpatine et Vador”, “On est Merle et Daryl Dixon”. Vous diriez que c’est quel duo qui vous représente le mieux ?
C : Je dirais Vincent Vega et Jules Winfield dans Pulp Fiction. Parce qu’en fait Dark Vador et Palpatine c’est l’élève et le maître, Merle et Daryl Dixon c’est des frères un peu je t’aime moi non plus, et Vincent Vega – Jules Winnfield c’est la mif.
Toute dernière question, le site s’appelle VraisSavent en référence au titre Les vrais savent de Lunatic. D’après toi c’est quoi LA chose essentielle que les vrais devraient savoir ?
Y : Si tu m’avais dit la vraie chose que les vrais devraient avoir je t’aurais dit le respect et la gentillesse. C’est les premières choses qui me viendraient en tête, mais qui devraient savoir…
C : Moi j’aurais dit tu devrais savoir qui tu es toi-même.
Y : Carrément je valide à fond.