À la recherche du trésor comme les Goonies

Dans les années 80, les films basés sur l’enfance sont de plus en plus nombreux. La thématique est alors déclinée dans tous les genres possibles. Certains comme Stand By Me vont jouer sur la carte du réalisme et du dramatique, d’autres comme E.T. vont plutôt convoquer l’imaginaire et la science-fiction. C’est dans cette période-là, en 1985, que sort Les Goonies, conjuguant, la magie d’E.T. et l’aventure d’Indiana Jones. Devenu, comme ses pairs, un classique du genre, le film raconte l’histoire de quatre enfants à la recherche du trésor de Willy Le Borgne. Malgré quelques défauts, Les Goonies est une ode à l’onirisme, l’amitié et la tolérance, et il a su se faire une place de choix dans l’imaginaire de toute une jeunesse.

Avant d’être un film d’aventure, Les Goonies, c’est aussi et surtout un film d’amis. Le titre fait d’ailleurs directement référence au groupe d’enfants. C’est comme ça qu’ils se font appeler, « les goonies ». Un terme qui les unit, qui les soude, si bien que, malgré son côté péjoratif, certaines bandes d’amis de cette époque ont fini par se renommer comme ça. Les goonies symbolisent alors immédiatement la clique avec laquelle on traîne, avec laquelle on vit, qu’on soit enfant, ou même rappeur.

Les goonies, ils sont ensemble, notamment parce qu’ils ont des intérêts communs. Au-delà de la fumette comme le soulignent Caballero & Sidi Sid, une des passions de ces « rappeurs-goonies » semble être les sapes.

Un attrait pour le groupe Butter Bullets, pour Swift Guad, et même pour Grödash et son équipe. Malheureusement, cet intérêt pour les grandes marques peut les amener à avoir des comportements à priori gênants. Tellement gênants qu’ils finissent par avoir des problèmes avec la justice.

Chaque groupe de goonies a alors ses propres expériences, ses propres problèmes et ses propres passions. S’il va de soit que la plupart des rappeurs sont intéressés par leur propre discipline, le rap, la bande de Gringe semble aussi avoir un certain attrait pour la pornographie…

Heureusement, les rappeurs peuvent aussi être inspirés différemment par le film. Sûrement bercé par les productions de Spielberg dont celui-ci, Disiz a choisi Les Goonies en guise de film de chevet comme en atteste son couplet sur « Petit Coin De Paradis« . Quand il parle des goonies en eux même en revanche, il ne fait alors pas référence à sa bande d’amis, mais à ses propres enfants.

Les héros du film font partie d’un groupe, mais sont aussi, évidemment, tous bien différents. Les rappeurs n’hésitent alors pas à citer directement les protagonistes de l’histoire, en fonction de leurs particularités.

Anton Serra semble avoir bien poncé le film tant ses références sont précises, mais surtout nombreuses. Le membre de l’Animalerie a même réussi à en parler sur la Free Tape de Kacem Wapalek, et encore une fois, il fait référence à des personnages bien précis, les Fratelli.

« Moi j’suis v’nu sans Fratelli et toi j’t’ai vu avec Sinok », c’est ce que dit Anton Serra dans Anthologique. Sinok, c’est le personnage emblématique du film, avec un physique pour le moins particulier.

Si les goonies ont certes, chacun leur personnalité, ils restent des enfants relativement comme les autres. Sinok lui fait figure d’OVNI. Malheureusement, ce n’est pas pour ses qualités intérieures, pourtant bien représentées dans le film, qu’il sera cité dans le rap français…

Impossible de passer à côté, Sinok a même inspiré le titre d’un morceau de Fuzati. Titre relativement étonnant quand on sait que le rappeur est par habitude peu avare en références, sauf dans le projet dont est tiré ce morceau.

Arrivant au milieu d’une multitude de films à direction des enfants, Les Goonies a réussi à se faire une place de choix dans ce type de cinéma des années 80. Il a eu un impact si fort que parler de goonies pour parler de sa bande d’amis semble complètement normal. Pourtant aux antipodes de films de gangsters, qui paraissent eux, plus proche des textes de certains rappeurs, Les Goonies a quand même été cité de nombreuses fois dans le rap français.

Si vous aussi vous avez eu une enfance comme les goonies, n’hésitez pas à le dire sur nos réseaux !