Échapper à ses fantômes : Pac-Man
TextesEn 1980, alors que les jeux vidéo n'en étaient encore qu'à leurs prémices, est apparu le premier héros du dixième art : Pac-Man. Petit, jaune, différent, le jeu a fait sa place dans le paysage vidéoludique et rapologique.
Fin des années 70, le marché du jeu vidéo est essentiellement basé sur l’économie dans les bars et salles dédiées. Alors que les consoles de salon en sont à leurs balbutiements, la technologie de l’arcade gouverne le média. Chaque année, un ou plusieurs hits révolutionnent l’industrie par une nouvelle idée de gameplay. La décennie finit sur une domination totale des shoot ’em up tels que Space Invaders et les versions améliorés du jeu comme Galaxian. L’année suivante, Pac-Man fait alors une entrée fracassante dans le domaine et devient un succès fulgurant. Il ouvrira la porte à de nombreux autres jeux qui s’émanciperont des codes laissés par les productions précédentes, et imposeront les leurs.
« Les Pac-Man se prennent tous pour des gorilles »
LIM – Déterminé
L’une des particularités du jeu vidéo, c’est son évolution liée à la technologie. En 1980, les développeurs tâtonnent, essayent, découvrent. Leurs principaux problèmes sont clairement le manque de mémoire et de puissance. Avec ces contraintes technologiques, impossible de faire des graphismes réalistes, il faut alors user de ruses pour animer les personnages. À l’image de Super Mario, quelques années plus tard, qui portera une moustache pour ne pas que ses créateurs n’ai à dessiner d’expression faciale, Pac-Man est une boule qui ouvre et ferme seulement la bouche. Ce simple mouvement, caractéristique du personnage, le rend presque tragique, contraint de sourire malgré lui, comme en témoigne le vers de Sidi Sid sur Ok Cool.
« Mourir à 30 ans sur l’périph’ à 200 en Porsche et sourire comme Pac-Man »
Butter Bullets – Ok Cool feat Serge la Pute
« Ils ont la bouche ouverte comme Pac-Man »
404Billy – Anti
Si Pac-Man ouvre et ferme la bouche constamment, c’est pour une raison très simple. Le but du jeu découle naturellement du design du personnage, il doit manger les « pac-gommes » qui parsèment le terrain. Synonyme de gourmandise ou coup du destin, cette capacité à tout manger sur son passage est une référence que les rappeurs n’hésitent pas à user.
Manger, c’est donc le maître-mot de Pac-Man. Seulement, il ne se contente pas de manger les fameuses « pac-gommes« . Sans vergogne, il n’hésite pas non plus, quand il le peut, à ingurgiter carrément ses ennemis, comme Jarod ou Ademo.
« J’suis venu pour l’oseille, j’ai la dalle comme Pac-Man »
Laylow x Sir’Klo – Ceci N’est Qu’un Freestyle
« Taipan va là bas en Pac-Man j’graille en marchant »
Taïpan – Makake
« J’suis Pac-Man, je les mange tous, j’suis tout seul dans la plaine »
Jarod – Mc Leod
« Dans la rue, j’les aurais graille, comme dans Pac-Man »
PNL – Cœurs
Le principe du jeu, est donc de manger toutes les « pac-gommes » sans se faire tuer par les ennemis. Ces ennemis, se sont des fantômes, qui poursuivent votre personnage, et qui ne peuvent être avalés que si Pac-Man a précédemment absorbé une « super pac-gommes« . À cet instant précis et pendant quelques secondes, les antagonistes deviennent donc vulnérables. Il y a alors une vraie course poursuite qui se crée, l’objectif étant de ne pas se faire rattraper par les spectres. Une volonté partagée par certains rappeurs qui veulent fuir les fantômes de leurs passés.
Pac-Man peut donc se faire poursuivre, ou bien au contraire, manger ses ennemis. À voir donc comment vous voulez interpréter cette punchline de Vald. Est ce qu’il esquive ou mange la mère en question ?
« Et, si ta mère joue les fantômes, frère, j’suis Pac-Man »
Vald – TAMERE 2012
En dehors du personnage et du principe même du jeu, Pac-Man vient d’une époque lointaine, comme de nombreux jeux et consoles cités dans le rap français. Il est donc un marqueur temporel idéal pour les rappeurs.
« J’suis encore un jeunot pour te dire j’suis plus jeune que Pac-Man »
Freeze Corleone – Freestyle 1
« Et ouais mec, c’est le bordel, en T-Max, je traverse le magma et ça depuis l’époque de Pac-Man »
Da Uzi – F.L.P feat Alonzo
On a même un clin d’œil subtil dans le texte de J’étais Pas Là de Phases Cachées. Dans ce titre, les rappeurs parlent d’une époque de rap qu’ils n’ont pas connu, et D’Click fait en sorte qu’on entende le mot « Pac-Man » sans même en parler.
« Flashback des ninety-five, Biggie et Pac maniaient l’mic »
Phases Cachées – J’étais Pas Là
En tant que premier personnage reconnaissable de l’histoire des jeux vidéo, Pac-Man a une aura légendaire. La boule jaune est si célèbre qu’un titre du général Mac Tyer porte son nom. Plus qu’un simple morceau, le personnage se retrouve même sur l’album de Lapso Laps : Packman, ainsi que sur le projet commun de PACo et MANi Deiz : PACMAN.
C’est le personnage le plus reconnaissable de tout un art, au même titre que Mario ou Sonic. C’est l’un des jeux qui a permis à l’industrie vidéoludique de devenir majeure dans le domaine du divertissement. Son impact dans la pop culture est sans égal, devenant même le personnage principal de la jaquette du film Pixels. Les rappeurs ne pouvaient pas en faire l’impasse dans leurs textes.
Si vous avez déjà repéré des références à Pac-Man dans le rap, qui ne seraient pas dans l’article, n’hésitez pas à le dire sur nos réseaux !
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LIM - Déterminé
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Butter Bullets - Ok Cool feat Serge la Pute
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404Billy - Anti
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Abis - De Danube à Blankok feat Sofiane
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Green Money - Triple Poney
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DJ Blaiz, Jeff Le Nerf & Saké - Enfants Du Hip-Hop
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Rocca - Bogotá-Paris
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Laylow x Sir'Klo - Ceci N'est Qu'un Freestyle
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Taïpan - Makake
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Jarod - Mc Leod
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PNL - Cœurs
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Dixon - Génèse
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Josman - Crise
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Rohff - Le Coeur D'un Homme
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L'or Du Commun - Truman Show
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Vald - TAMERE 2012
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Freeze Corleone - Freestyle 1
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Da Uzi - F.L.P feat Alonzo
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Phases Cachées - J'étais Pas Là
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Mac Tyer - Pacman
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Lapso Laps - Packman
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Paco & Mani Deiz - PACMAN (et PACMAN 2)