L’invasion planétaire Pokémon, part 1
TextesLa plus grande franchise culturelle du monde fête aujourd'hui ses 25 ans. Avec l'annonce d'un nouveau jeu et deux remakes d'anciens épisodes, Pokémon n'est pas prêt de s'arrêter là. La série compte bien s'imposer pendant encore longtemps, et pourquoi pas, inspirer encore de nombreux rappeurs.
Au milieu des années 90, les jeux vidéo explosent. Sega et Nintendo continuent de rouler sur le monde avec la Megadrive et la Super Nintendo, et sortiront respectivement la Saturn et la Nintendo 64. Tandis que Sony pointe le bout de sa manette avec la Playstation. Les consoles de salon font un carton, et la seule console portable ayant eu un réel impact jusque-là commence à connaître un léger déclin, dû à ses longues années de commercialisation. Seulement, un jeu va bouleverser complètement l’existence de la GameBoy, et la ramener sur le devant des vitrines.
Inspiré par la collection d’insectes qu’il pouvait faire quand il était enfant, Satoshi Tajiri imagine un jeu qui lui rappellerait son ancienne passion. L’avantage de la GameBoy, c’est qu’elle peut se connecter à une de ses sœurs par le biais du câble link. Satoshi voit alors déjà la possibilité de faire des échanges de petites bêtes de toutes sortes. Après des années de développement, le jeu sort, alors que la GameBoy a déjà six ans. Au départ, le lancement est timide, puis grâce à certaines rumeurs autour d’un Pokémon légendaire, le jeu finit, petit à petit, à devenir incontournable. Malgré les années pour l’exporter à travers le monde, le succès est interplanétaire. La suite, vous la connaissez, Pokémon est devenu la franchise la plus rentable des jeux vidéo, conduisant à une série animée encore diffusée, un jeu de cartes à collectionner et des goodies par milliers. Avec près de 900 espèces de monstres différents, et des dizaines devenus cultes, il serait impossible de lister toutes les références à des Pokémons dans le rap francophone. Voyons donc plutôt, tous les clins d’œil à la série que les rappeurs ont pu faire, sans citer de Pokémon.
« J’ai grandi, j’évolue, comme un Pokémon«
PLK – Billet d’20
Le jeu est connu d’approximativement toute la planète, et fête déjà ses 25 ans cette année, les principes de bases vous sont donc sûrement familiers. Un Pokémon, en fonction de son espèce, est capable d’évoluer. Une capacité très pratique dans l’univers de la série, mais surtout très visuelle. Capacité moins répandue et surtout moins évidente dans la réalité, mais tout de même existante chez quelques rappeurs.
« J’évolue, en tant qu’adulte, j’serais jamais ton Pokémon »
Tragik – La Poignée de Punchlines
« J’évolue comme Pokémon »
Zuukou Mayzie– Minimum
« Comme un Pokémon, j’attends le niveau d’l’évolution »
Freeze Corleone – P*** N****
Avant même d’évoluer, les Pokémons sont donc des êtres vivants à l’image des animaux de la vie réelle. Certains sont relativement communs, comme peuvent l’être des pigeons ou des rats chez nous. D’autres au contraire sont beaucoup plus rares.
Ce principe de rareté, les rappeurs peuvent donc en faire l’analogie avec n’importe quoi ou n’importe qui. Il peut s’agir d’éléments extérieurs, comme les jours qui passent pour Scylla, ou bien eux-mêmes pour de nombreux autres rappeurs, soulignant à quel point ils sont uniques.
« Gros j’déconne pas, j’suis un Pokémon rare »
Alkpote – En douceur
« Tu m’vois passer dans la ville, chassé comme Pokémon rare »
Deen Burbigo – CLIO & BERLINE
« J’suis l’Pokémon le plus rare du périmètre »
Butter Bullets – Air Mès et Hermax
« D’mande a ery’ si les p’tits m’appellent le Pokémon rare »
Sexion D’assaut – Prévenez les Haineux feat L.I.O. Petrodollars
Qu’importe la rareté, Pokémon, c’est avant tout une franchise de jeux vidéo. Pour Gims, la série est relativement faite pour les enfants. Ce n’est d’ailleurs pas le seul à le voir de cette façon, et Alkpote ou Ol’Kainry citent le jeu dans le même but de symboliser la jeunesse.
Pokémon serait donc un jeu destiné à la plus jeune génération. Il se trouve qu’effectivement certains rappeurs plus âgés semblent ne pas bien connaître la franchise. La façon dont ils en parlent est maladroite et paraît presque condescendante, ou au moins être un phénomène qu’ils n’ont vu que de loin.
« Les gosses pour des Pokémons taxent dans les portefeuilles »
MC Solaar – RMI
« Les gens du feu envoient des magies comme des Pokémons »
Mysa – Une époque formidable
« Qu’est-ce qu’y a p’tite conne? tu joues avec ton Pokémon? »
Nakk Mendosa – Syndrome du Trom
À l’inverse, le jeu a été fondateur pour toute une génération. Comme pour Pac-Man, la GameBoy ou encore Street Fighter, Pokémon est un marqueur temporel idéal pour les rappeurs nés dans les années 90.
« L’époque des pogs, les Pokémons, les goals volants »
Bigflo & Oli – Sac à dos
« Depuis l’époque des Pokémons »
Nusky – Super-héros
« Et ouais j’regrette l’époque des Pokémons »
Inspire – J’veux respirer feat Lesram & B-Biface
« Une pensée aux potes qui manquent depuis l’époque des Pokémons »
2Fingz – Wanagain Freestyle
Combo pour Senamo de La Smala qui évoque l’évolution et la lointaine époque dans la même mesure.
Ce passé lointain, cette enfance, était donc grandement impactés par la Pokémania. Arrivé seulement en 1999 en France, le jeu aura été devancé, chez nous, par la série animée et le jeu de cartes. Ces dernières auront donc été largement distribuées dans les cours de récrée de cette période.
« C’est fou, à mon époque, tu bes-tom pour des cartes Pokémon »
L’Entourage – Big Bad Song
« C’est la guerre pour la couronne, depuis les cartes Pokémon dans la cour »
Zikxo – Temps 13
« Elles jouaient aux Diddles, nous c’était les Pokémons »
Georgio – Le temps passe feat Gwenzel
Malgré leurs succès retentissants, la série et les cartes ne servaient initialement qu’à promouvoir le jeu. Grâce à ça, il a été vendu à des millions d’exemplaires et s’est retrouvé dans les mains de nombreux rappeurs.
D’ailleurs, le jeu a commencé sur GameBoy, mais s’est retrouvé sur de nombreuses autres plateformes. Avec son succès, Pokémon était sur toutes les consoles de Nintendo, et a même eu droit à un épisode sur smartphone : Pokémon GO. Véritable phénomène à sa sortie, perdurant pendant des années, évidemment, les rappeurs y ont fait allusion.
« Comme les tits-pe avec Pokémon go »
La Fouine – Zina
« Fuck le casino et ces grosses putes qui peuplent l’assemblée // Vendent la coke comme Mickey Munday // C’est mieux qu’sucer des bites sur Pokémon Go »
Sadek – Bender
« J’prends des numbers en te-boî, je suis dans Pokémon Go »
Dabs – Follow back feat Aya Nakamura
« Fons-dé, j’réponds au bigo, les képis nous pistent comme Pokémon Go »
Captain Roshi – Pavarotti
La consonance avec le mot « go » peut être évident, en particulier dans ce célèbre tube. Bien que la signification puisse paraître un peu cryptique, la référence au jeu reste limpide.
L’un des principes de base de Pokémon, l’ADN même du jeu, quel que soit l’épisode, c’est de savoir qui a le plus de monstres, et/ou qui a le plus fort. Se comparer, c’est donc la normalité. Comme les rappeurs le font aussi souvent en egotrip, ils leur arrivent de faire des clins d’œil au jeu de sorte à ridiculiser les autres.
« Glauque comme une tête de mort, c’est con comme les Pokémons »
Sexion D’assaut – On t’a humilié
« Face de Pokémon ! »
MC Solaar – La La La, La
« Y a v’là les rappeurs, c’est des mini-moi, j’suis Pokémon, c’est des Digimon »
Youv Dee – Méfait accompli
« Pour moi, Onyx, c’est des rappeurs, mais pour la masse, c’est un Pokémon »
Davodka – Pulsion textuelle
Et enfin, il y a les cracks, ceux qui font des références précises, destinées aux connaisseurs. Il y a par exemple Fuzati, qui revient à l’époque de la première génération où n’étaient connus que 151 Pokémons, et se présente comme le 155e. Sheldon quant à lui, fait une référence à une statistique connue seulement de ceux qui ont voulu jouer en compétitif un jour, en parlant des IVs.
Enfin, quelles que soit les connaissances que chacun peut avoir sur le sujet, l’action principale de Pokémon est connue : capturer des Pokémons.
« Deux-trois Pokémons à rattraper »
Sofiane – IDF feat Heuss L’enfoiré
« Toi t’es qu’un Pokémon qui passe tous ses week-end à s’faire capturer «
Makala – Makala
Avec quoi capture-t-on ces Pokémons ? Dans quel but ? Qui sont les protagonistes du jeu qui ont été cités dans le rap francophone ? L’article serait bien trop long si tout était cité. Une deuxième partie sera donc bientôt disponible pour distinguer encore les nombreuses références disséminées dans les textes des rappeurs.
Si vous avez d’autres références en têtes, qui ne sont pas encore citées dans l’article, mais qui vous ont marqué, n’hésitez pas à nous le dire sur les réseaux sociaux !
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PLK - Billet d’20
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Tragik - La Poignée de Punchlines
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Zuukou Mayzie - Minimum
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Freeze Corleone - P*** N****
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Lefa - All The Way Up (Remix)
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Scylla - Sales Mômes feat Furax Barbarossa
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Alkpote - En douceur
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Deen Burbigo - CLIO & BERLINE
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Butter Bullets - Air Mès et Hermax
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Sexion D’assaut - Prévenez les Haineux feat L.I.O. Petrodollars
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Alkpote & Butter Bullets - Petit cœur feat K-Luv
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Ol’ Kainry - Precog
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MC Solaar - RMI
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Mysa - Une époque formidable
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Nakk Mendosa - Syndrome du Trom
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Bigflo & Oli - Sac à dos
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Nusky - Super-héros
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Inspire - J’veux respirer feat Lesram & B-Biface
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2Fingz - Wanagain Freestyle
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La Smala - Aucun Sens
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L’Entourage - Big Bad Song
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Zikxo - Temps 13
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Georgio - Le temps passe feat Gwenzel
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YL - Subbura
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Vin's - La belle époque feat Squad
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La Fouine - Zina
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Sadek - Bender
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Dabs - Follow back feat Aya Nakamura
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Captain Roshi - Pavarotti
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Kaaris - Tchoin
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Sexion D’assaut - On t’a humilié
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MC Solaar - La La La
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Youv Dee - Méfait accompli
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Davodka - Pulsion textuelle
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Sheldon - Qulbutoké
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Klub des Loosers - Fuite en la majeur
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Sofiane - IDF feat Heuss L'enfoiré
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Makala - Makala