Le top EP 2020
Vrais SaventTout aussi importants que les albums dans la carrière des artistes, il est essentiel de faire un classement des EPs de l'année. À l'inverse du top sorti le 1er janvier, il s'agira d'évoquer les projets courts marquants pour Vrais Savent.
Ils se sont multipliés cette année, prenant différentes formes et différentes longueurs. Les EPs sont devenus, contre toute attente, l’un des principaux modèles de diffusion de musique. Difficile de se tromper quant à cette appellation, il s’agira tout de même ici de ne parler que de projets courts, à savoir, à l’inverse de notre top album, dix morceaux ou moins par projet.
À l’heure où, pour faire plus de stream, il est de mise de faire des disques avec parfois plus d’une vingtaine de titres, quitte à devenir redondant, les EPs semblent clairement à l’inverse de la tendance. Pourquoi faire une réédition, voir une gold édition de son album quand on peut simplement faire de l’art. Loin d’être une machine à billets, les EPs ont comme grand intérêt de pouvoir être malléables. Ce même nom peut prendre plusieurs formes, du trois titres avec la même couleur musicale, aux dix titres (voir plus) avec comme seule ambition de regrouper des morceaux inédits. Ils sont souvent utilisés par les artistes émergents pour montrer leur talent sans dévoiler immédiatement un album plus ambitieux. Seulement cette année, même les artistes confirmés s’y sont essayés, pour faire patienter leur public entre deux projets plus étendus. Comme pour le top album, ce classement est relativement subjectif, mais tente de mettre la lumière sur les projets courts qui auront marqué l’année 2020. De la même manière, les disques sont triés en trois catégories. Pour simplifier, il y a le top 10 (par ordre de sortie), puis le top 20, et enfin, les mentions spéciales.
Michel – Le Vrai Michel (24/01)
Sorti en début d’année, le premier volume du Vrai Michel a permis au rappeur de se faire un nom dans le paysage rap français. Porté par un single avec Sneazzy, Michel joue sa singularité à travers les productions sur lesquelles il pose. Inspiré par le rap russe, la majorité de ses compositions sont dans cette veine, proche de la deep house. Michel rappe de façon décontractée, tantôt mélancolique, tantôt ironique. Il n’hésite pas une seconde à jouer avec le public et le regard qu’on peut lui porter « Les féministes, c’est parfait pour séparer les genres // J’ai pas d’arguments, j’sais pas c’que j’dis, j’veux juste faire parler les gens ». Plus que du rap, l’artiste propose une ambiance, une singularité. Il n’y a pas deux rappeurs comme lui dans l’hexagone, et cette originalité est travaillée de sorte à ce qu’on puisse aisément entrer dans son univers. Le second volet du Vrai Michel a ouvert sa palette musicale et ses collaborations, le premier lui, nous montrait sa marque de fabrique.
Isha – La Vie Augmente Vol.3 (07/02)
L’art, c’est avant toute chose un vecteur d’émotions. Si dans la musique, les mélodies, le choix des instruments et les arrangements sont importants, dans le rap, les textes eux ont une place prépondérante. La maîtrise des mots, c’est justement l’une des spécialités d’Isha. Révélé avec le premier volume de La Vie Augmente en 2018, le rappeur bruxellois a progressivement aiguisé ses armes. Alors qu’il est évident que sa plume, naturelle, franche et authentique, est sa principale ressource, il a peu à peu développé sa musicalité. Pour La Vie Augmente Vol.3 il a donc poussé les curseurs au maximum, développant encore plus son chant. L’écriture est évidemment toujours primordiale. Sur un morceau comme Les Magiciens, il réussit à rendre touchants des sujets difficiles, en ne les traitant pas de manière frontale, mais plus innocente. Avec ce troisième opus, Isha passe un nouveau cap et, en plus de nos vies, il a bien réussi à augmenter le niveau de sa musique.
Swing – ALT F4 (07/02)
Extrêmement discrets depuis leur dernier album en 2018, les membres de L’Or du Commun ont refait leur apparition cette année à travers deux EPs. Le premier de ses membres, Swing, a publié un second projet dans sa carrière solo début février. Si Marabout, son premier EP, pouvait encore être affilié musicalement à son groupe, ALT F4 s’en émancipe totalement. Celui qui est déjà présenté comme l’interprète des refrains mélodieux de son groupe a cette fois confirmé ses talents de chanteur. Le premier extrait de l’album, S’en Aller, va d’ailleurs totalement dans ce sens, au point qu’il en arrive presque à éclipser la prestation d‘Angèle, présente en featuring.
À travers les sept morceaux d’ALT F4, le rappeur explore des thèmes difficiles à aborder en groupe, comme la question du racisme. Il peut passer d’une voix douce et fluette au côté grave de sa tessiture, lui permettant de varier les émotions qu’il veut faire passer. Ses changements dans la voix donnent même parfois l’impression qu’il est en featuring avec lui-même. ALT F4, c’est la combinaison de touche qui permet de fermer une fenêtre sur un ordinateur. Avec cet EP, Swing en ouvre au contraire énormément et devient l’un des principaux rappeurs bruxellois à suivre dans les prochains mois.
Ausgang – Gangrène (06/03)
Depuis son dernier album en 2010, Casey n’a pas brillé en solo. Pourtant, plus besoin de le dire, elle se trouve au-dessus d’un nombre incalculable de rappeurs quand il s’agit de rimes. Depuis ses débuts, elle s’est toujours retrouvée dans divers collectifs, Anfalsh, Asocial Club, et même le groupe de rock Zone Libre. Pour le projet Gangrène, elle revient justement en groupe, avec une formule instrumentalement rock où elle est est seule au micro. Toujours aussi nerveuse, l’interprétation ici est exceptionnelle. Dès le premier morceau, Gangrène, elle se lâche totalement dans son exécution. Avec près de 25 ans de carrière, Casey n’a pas perdu une once de son agressivité et semble même plus en forme que jamais. Son passé musical ainsi que la pochette le laisse deviner, l’album est encore profondément revendicatif. Pour preuve, le premier extrait du disque, Chuck Berry, rappelle à tous les auditeurs que le rock vient avant tout d’artistes noirs : « Te voiler la face, c’est te faire croire que l’inventeur du rock n’a pas du tout mes gènes ». Ses mots sont aussi blessants que des coups, impossible de ne pas les ressentir. Une autre particularité du disque, c’est la facilité qu’a Ausgang à étirer les morceaux, au point de les faire durer parfois plus de six minutes. Les instrus organiques sont incomparables. Rarement un mariage entre rock et rap aura été aussi réussi.
Coelho – Odyssée (27/03)
Hormis 20Syl à l’époque d’Hocus Pocus et des artistes ayant transité vers la ville, comme Eli MC ou Pumpkin, Nantes n’est pas une ville réputée pour ses rappeurs. Depuis quelques années pourtant, un jeune artiste, Coelho, se démarque par une maîtrise complète du rap. Un an et demi après l’excellent Vanités, qui impressionnait par sa forme, il revient avec un dix titres. Odyssée est moins ambitieux que son grand frère, mais permet au rappeur de dévoiler de nouvelles cartes. Il s’en servait déjà, désormais il ose la pousser quand il le faut, l’autotune est bien plus présente qu’auparavant. Sur ce disque, Coelho ne se démarque pas dans un domaine plutôt qu’un autre, au contraire, il est à l’aise dans tout ce qu’il fait. Son flow s’accorde alors totalement aux sujets qu’il traite, le fond et la forme se répondent de manière évidente. Si un projet devait résumer le bon rap actuel, Odyssée en serait un très bon représentant.
Sopico – Ëpisode 0 (01/05)
Il faut parfois du temps pour prendre du recul sur sa propre musique, se laisser du répit, pour mieux se réinventer. Alors qu’il donnait peu de nouvelles depuis son album YË paru en 2018, Sopico est revenu pendant le confinement pour nous enchanter. Ces derniers mois loin du public lui ont permis de rencontrer de nombreux artistes, l’invitant à repenser totalement sa manière d’écrire et de composer ses morceaux. Avec Ëpisode 0, il rend sa musique plus limpide, tout en la laissant encore fourmiller d’effets et de détails. L’EP s’enchaîne naturellement, la direction est évidente, et pourtant les morceaux possèdent tous leurs singularités. Même le dernier titre, Avant de Partir, ajouté quelques semaines plus tard, paraît avoir toujours fait parti du projet. Ëpisode 0 transporte, conduit vers l’espace, vers un monde lunaire. Sur D’où je viens, Sopico chante « J’suis bloqué dans un rêve, dis moi si c’est réel ». Si sa musique peut faire rêver, une chose est sûre, c’est que son talent, lui, est bien réel.
Limsa d’Aulnay – Logique, Pt.1 (03/07) // Logique, Pt.2 (04/12)
Il y a de nombreux moyens de se faire un nom dans la musique, et dans le rap. Certains marchent dans la tendance, tentent de faire des tubes, ou bien capitalisent sur des topline et des featuring. Limsa, lui, a d’abord fait son nom à travers de nombreux freestyles, notamment sur Grünt, jusqu’à avoir, en février, son épisode d’honneur. Depuis ses premières apparitions au début des années 2010, le rappeur d’Aulnay-sous-Bois aurait pu surfer sur la popularité de ces freestyles pour avoir une certaine renommée. Seulement, malgré quelques essais en 2015 (CBT et Les Fleurs De Limsa), il a préféré laisser maturer sa musique et son écriture pour revenir bien plus fort. Avec Logique Part.1 et 2, deux EPs de cinq titres, il montre à quel point il est devenu à l’aise au micro. Il ne pâlit pas une seconde devant les deux featuring de Logique Part.2, avec des artistes pourtant confirmés, Isha et JeanJass. Sa passion pour le rap se ressent aussi bien au micro qu’à travers ses références : « À 16 ans t’écoutes plus Temps Mort que ta mère ». Petit à petit, Limsa fait sa place et le prochain disque pourrait être celui de la consécration.
Batboy – Point Memo (27/09)
À l’image de la pochette du projet, Point Memo nous immerge dans des eaux lumineuses, où l’on peut encore respirer. Le disque donne un profond sentiment de bien être. Les morceaux font voyager à travers cet océan calme et harmonieux. L’EP est totalement homogène, notamment grâce aux productions flottantes de KODGY. Les morceaux se suivent grâce à des transitions légères à peine perceptibles. Batboy rappe en accordant toujours une place importante aux mélodies, comme le pourrait faire des artistes comme Luidji ou Némir. Les sujets abordés tournent essentiellement autour de sentiments amoureux et de rupture. Il les traite de manière personnelle, enchaînant parfois des phrases crus à d’autres pleines de poésie. « Un jour je veux ton cœur le lendemain je veux juste ton cul // Le soleil se lève donc il efface doucement la brume ». Point Mémo se présente comme une douce tristesse. Pour un premier projet, Batboy impressionne de sa capacité à maitriser de bout en bout un projet. Il est inévitablement un des noms qu’il faudra retenir pour les prochains mois.
Zinée – Futée (20/11)
Pour faire du rap, il n’y a pas vraiment d’écoles, en revanche, il existe un dojo. Dans la scène parisienne, de nombreux rappeurs sont passés par ce studio, ou ont intégré directement le collectif. Népal, Georgio, Sheldon, et même Sopico & Limsa, les talents qui ressortent de la 75e Session sont nombreux et indéniables. La dernière signature issu du dojo s’appelle Zinée, une rappeuse possédant un univers bien à elle. Après quelques singles parsemés tout au long de l’année, elle a sorti Futée mi novembre, un EP quatre titres. La première chose qui saute aux oreilles à l’écoute c’est la voix si particulière de la rappeuse. Les effets qu’elle utilise et son côté presque androgyne procurent un effet particulier, comme si une machine chantait. Une fois fait à cette voix, qu’elle rappe de manière « classique » comme sur Ces Gens ou de façon robotique comme sur Minitel, elle envoûte. Le seul featuring du projet, Sheldon, paraît évident tant son univers et son écriture sont proches de la rappeuse. En l’espace de quelques mois, Zinée s’est construite, loin de tous les codes établis, et ne trouve pas d’équivalent.
TripleGo – 3 (03/12)
En 2019 le duo de Montreuil sortait deux des meilleurs albums de l’année, en 2020, deux des meilleurs EPs. Seulement cinq mois après l’excellent TWAREG qui confirmait que, quels que soient les formats, le groupe TripleGo peut être pertinent, il rempile sur un projet court en décembre. Les précurseurs du cloud rap en France sont encore une fois au sommet de leur art, à croire qu’ils n’ont plus rien à en apprendre. Les productions de MoMo Spazz s’accordent terriblement bien avec la voix caverneuse de Sanguee. Le rendu est brumeux, presque funeste, mais avec un rythme entraînant. Une mélancolie dansante enrichit par des soupçons de mélodies orientales, quelques onomatopées en guise de refrains et certains couplets en espagnol. 3 a plusieurs titres qui font référence à d’anciens projets de TripleGo. Le disque commence avec Machakil et finit par 2020, comme s’il fermait un cycle et surtout comme s’il mettait un terme à cette année terrible.
Au bord du top
Eden Dillinger – Scuba 13/03
2020 aura été l’année du changement pour Eden Dillinger, et Scuba en fut la première étape. Celui qui était habituellement affilié à un rap ressemblant à la scène parisienne, s’est essayé progressivement à un nouveau style sur ce disque. Proche du mouvement « trap metal » porté par des rappeurs américains comme Ghostemane ou Scarlxrd, la transition qu’il opère vers ses projets DIVINE COMÉDIE peut paraître brutale, mais semble parfaitement cohérente dans l’univers qu’il souhaite amener.
Titre à retenir : RECHERCHE
Seyté – Libre (03/04)
Seyté, l’un des membres les plus productifs et estimés du groupe La Smala, a publié un nouveau projet en avril. Celui que tout le monde voyait percer en solo à l’époque de son groupe n’a pas saisi l’opportunité de faire des tubes pour devenir connu. Il a préféré faire ce qu’il aime. Avec Libre, il reste alors fidèle à lui-même, en apportant une toute nouvelle touche acoustique dans la forme.
Titre à retenir : Pas à nous
Veerus – Monark 08/04
Les projets passent et Veerus n’est toujours pas reconnu à sa juste valeur. Pourtant déjà proche d’Alpha Wann, Freeze Corleone ou Infinit’ il y a quelques années, il n’a pas perdu de son niveau. Monark est la suite logique de ses projets, toujours aussi sombre et travaillé, un six titres où se mêlent luxuriance et noirceur.
Titre à retenir : Chaos
Sheldon & Yung Cœur – FPS (26/06)
Suite spirituelle de RPG sorti deux ans auparavant, FPS est une œuvre bourrée de références. Plus complet et éclectique qu’RPG, il faut être un vrai passionné de pop culture pour réussir à capter tous les clins d’œil. Il le montrait déjà, désormais personne ne peut contester, Sheldon est sans aucun doute le rappeur qui maîtrise le mieux les références aux mangas et aux jeux vidéo.
Titre à retenir : Rang S
Lpee – Triptyque (10/07)
Il suffit parfois de peu pour faire un bon projet. Trois titres, moins de 10 min, Tryptique profite de sa durée pour n’avoir aucun défaut. Les morceaux se répondent parfaitement entre eux. En moins de trois minutes par titre, le rappeur multiplie les flows avec aisance. Lpee continue de montrer qu’il est l’un des meilleurs éléments de son groupe LTF.
Titre à retenir : Kilomètre
Mac Tyer – Noir (17/07)
Taulier du rap français, Mac Tyer est revenu contre toute attente en juillet avec un EP huit titres. Celui qui a toujours été au fait des dernières évolutions musicales du rap a réussi à se confronter sans sourciller à deux têtes d’affiche en France, Ninho et Kalash Criminel. Pour Noir, il a gardé son côté street et sombre en modernisant totalement sa formule.
Titre à retenir : Compton
Primero – Serein (14/08)
Peu de projets ont aussi bien porté leur nom cette année que Serein. Sorti au beau milieu de l’été, sans promotion, l’EP est totalement à l’image du titre. Primero revient après cinq ans d’absence en solo et propose quatre titres (et une interlude) qui poussent vers la pop. À voir désormais si les deux projets des membres de L’or du commun annoncent un projet futur du groupe, ou de Loxley, le troisième membre.
Titre à retenir : Longues Heures
Jazzy Bazz – Memento Vol.1 (22/10) // Memento Vol.2 (17/12)
Relativement discret cette année, Jazzy Bazz aura tout de même été présent de deux façons. D’abord, il était énormément présent sur l’album de the hop. Ensuite, les Memento auront continué de montrer qu’il est désormais capable d’être à l’aise sur tout type de morceaux, et face à n’importe quel rappeur.
Titre à retenir : La Haine feat Jarod, Infinit‘ & Heskis
Luidji – Boscolo Exedra (23/10)
Après avoir publié l’un des meilleurs albums de 2019, Tristesse Business Saison 1, Luidji a opté pour le format EP pour la suite. Il n’aura jamais fait une musique aussi mélodieuse, aussi proche de la chanson. Il avait résumé sa vie en 17 titres, pour Boscolo Exedra il a réussi à condenser une histoire en cinq morceaux.
Titre à retenir : Boscolo Exedra
sean – MP3+WAV (20/11)
Depuis son disque Mercutio sorti mi 2019, sean s’est fait un nom dans le paysage français. Plus que productif, il a sortie une première mixtape en avril 2020, pour au final publier cet EP en fin d’année. Plus affirmé, plus travaillé, MP3+WAV affine le style doux de sean et consolide sa fanbase.
Titre à retenir : Mood
Mentions Spéciales
Encore une fois, l’année à été riche en projets intéressants et il est impossible de tous les citer. Toutefois, il était important de rajouter ces quelques EPs à la liste.
Glauque – Glauque (27/03), Poz – Chaos 08/05, Captaine Roshi – W.A.R (29/05), Frencizzle & LK de l’Hotel Moscou – Elephant & Castle, Sonbest – Lotus (12/06), La Fève & Kosei – KOLAF (25/09), Chanceko – Gaura (30/10)
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Michel - Michel En Illimité
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Isha - Les Magiciens
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Swing - S'en Aller feat Angele
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Ausgang - Élite
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Coelho - Jour De Paix
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Sopico - Sans Titre
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Limsa d'Aulnay - 4 Décembre
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Batboy - Hier
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Zinée - Minitel
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TripleGo - Lelele
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Eden Dillinger - RECHERCHE
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Seyté - Pas à Nous
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Veerus - Chaos
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Sheldon & Yung Cœur - Rang S
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Lpee - Kilomètre
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Mac Tyer - Compton
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Primero - Longues Heures
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Jazzy Bazz - La Haine feat Jarod, Infinit' & Heskis
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Luidji - Boscolo Exedra
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sean - Mood
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Glauque - Vivre
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Poz - Soyez Vivants
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Captaine Roshi - Journal De Bord
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Frencizzle & LK de l'Hotel Moscou - Blessure
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Sonbest - Agonie
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La Fève & Kosei - BELLE SOMME
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Chanceko - Galeries Lafayette